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Idées fondamentales

Les professeurs de latin ou de biologie ont vraiment la belle vie ! Il est vrai que « de bello Gallico » et l'anatomie humaine n'ont pas beaucoup changé au cours des 2 derniers millénaires, à part peut-être le fait que le professeur de biologie doit maintenant aussi aborder l'analyse de l'ADN et la génétique. En informatique, par contre, la fréquence des changements est un peu plus élevée !! Internet et World Wide Web, Java, XML, l'informatique distribuée, les services Web, la sémantique du Web ne sont que quelques exemples de nouveaux sujets. La période de validité des cours préparés se limite souvent à quelques années à peine et les plans de formation sont à revoir très régulièrement. Un effort tout particulier est exigé de la part des professeurs d'informatique qui doivent constamment se tenir informés des dernières versions d'un produit. À cela vient s'ajouter le risque non négligeable que les étudiants s'égarent dans les détails spécifiques au produit et que les connaissances acquises seront bientôt périmées.

Problème : l'informatique évolue à une vitesse fulgurante, de nouvelles technologies et de nouveaux produits voient continuellement le jour. Dans l'enseignement de l'informatique, le risque de se laisser trop influencer par cette évolution est élevé, une influence qui peut même amener à perdre de vue les véritables fondamentaux de la formation.

Le développement très rapide des technologies et des produits dans le secteur de l'informatique a plusieurs conséquences sur la formation :

  • de nouvelles sessions de formation
    Les besoins changeants de l'économie conduisent régulièrement à la création de nouveaux cours de formation, qui deviennent souvent caducs ou sont complètement abandonnés après quelques années à peine. Ainsi, dans le passé, les écoles formaient des opérateurs, des analystes et des programmeurs Cobol, alors que les compétences recherchées aujourd'hui sont principalement celles des créateurs de sites Web, des programmeurs Java ou des spécialistes de la sécurité.

  • supports de cours d'informatique
    Le secteur de l'informatique n'est pas très attrayant pour les éditeurs de manuels d'enseignement, car les programmes changent fréquemment et de coûteuses mises à jour sont nécessaires. L'offre en supports de cours d'informatique de qualité est donc très limitée et plusieurs éditeurs spécialisés dans l'enseignement se sont retirés de ce marché éphémère.

  • charge des professeurs d'informatique
    L'accent devrait être mis sur l'enseignement proprement dit. Que faut-il enseigner ? Comment préparer une pédagogie adaptée et assurer une transmission intéressante des connaissances ? Mais le quotidien de l'enseignement se concentre souvent sur l'initiation aux nouvelles technologies ou aux nouveaux produits. En plus de cela, il faut régulièrement adapter les documents de cours, les fiches d'exercice et les présentations aux dernières versions présentes sur le marché.

  • période de validité des connaissances
    Les connaissances acquises par les étudiants durant les cours d'informatique deviennent souvent inutiles peu de temps après. L'accent n'est pas mis sur des concepts pérennes, mais plutôt sur la connaissance des produits et des tâches associées. Beaucoup d'étudiants n'ont pas conscience qu'en informatique aussi, il existe des connaissances et des concepts durables.

Ces problèmes soulignent d'autant plus l'importance du choix judicieux de la teneur des cours en informatique. Ce choix est cependant plus difficile que dans d'autres spécialités, car l'informatique couvre un éventail de sujets très large et est enseignée dans des établissements de formation différents.

Les idées fondamentales de Bruner [Bru60], adaptées à l'enseignement de l'informatique par Schwill [Sch93], se sont avérées être un outil approprié pour le choix du contenu des cours. Alors que Bruner ne formule que très vaguement la notion d'idée fondamentale, Schwill en donne une définition précise en se basant sur quatre critères : horizontal, vertical, temps et sens. Nous reprenons ici la définition de Schwill et la complétons par un cinquième critère : la représentation. Une idée fondamentale est un fait qui

  • critère horizontal : peut être utilisé ou reconnu sous de nombreuses formes dans différents domaines.

  • critère vertical : peut être démontré et communiqué à chaque niveau intellectuel.

  • critère de temps : est clairement perceptible dans l'évolution historique et reste pertinent à long terme.

  • critère de sens : est en rapport avec le langage et la pensée au quotidien du monde réel.

  • critère de représentation : peut être représenté à différents niveaux cognitifs (énactif, iconique, symbolique).

Un enseignement qui s'appuie sur des idées fondamentales garantit le choix d'un contenu pérenne, ce qui est à la fois pertinent et stimulant pour les étudiants.

Il n'est cependant souvent pas facile de faire ressortir les idées fondamentales, et la tentation de vouloir qualifier un sujet d'important et de fondamental sans réflexion approfondie est d'autant plus grande. Les cinq critères énoncés ci-dessus permettent de vérifier si un fait est effectivement une idée fondamentale.

Qu'apportent les idées fondamentales à l'enseignement ?

L'examen du contenu sur la base des cinq critères apporte une aide précieuse dans la préparation des leçons. L'enseignant est obligé de réfléchir sur la signification d'un fait : pourquoi la substance est-elle importante ? Pourquoi les élèves doivent-ils la comprendre ? La réponse à ces questions s'intègre directement dans l'enseignement. Le contrôle du critère de représentation donne lieu à une présentation intuitive du fait, le critère horizontal couvre les analogies dans la vie quotidienne tandis que le critère vertical mène à des explications facilement compréhensibles.

Les réflexions relatives aux idées fondamentales aident également l'enseignant à structurer les documents du cours. Ceux-ci sont séparés conséquemment en contenus pérennes et en contenus dont la durée de vie est plus courte, souvent spécifiques à un produit. Ces derniers doivent être actualisés plus fréquemment, alors que la période de validité des contenus pérennes est plus longue. Grâce à la séparation, seules des parties des documents nécessitent une révision occasionnelle.

Pour les élèves, les étudiants ou les stagiaires, les idées fondamentales simplifient la compréhension de faits complexes. Les faits peuvent être intégrés plus facilement dans un ensemble plus grand et le transfert des connaissances est encouragé. Les connaissances acquises précédemment et réellement comprises peuvent plus facilement être transposées à des situations nouvelles.

En insistant sur les idées fondamentales, on évite le risque de se perdre dans des détails éphémères, spécifiques à un produit. Mais cela ne suffit pas à identifier le plus simplement possible toutes les idées fondamentales dans un domaine précis. Suivant le public visé, les concepts fondamentaux d'un sujet peuvent être extrêmement pertinents ou dénués de toute importance pour son enseignement. Les formes normalisées des bases de données relationnelles présentent peu d'intérêt si la formation sur les bases de données s'adresse aux utilisateurs, mais sont primordiales pour les futurs développeurs. Il est de la responsabilité de l'enseignant de choisir parmi les idées fondamentales celles qui seront significatives pour le public visé. Les discussions avec les collègues sont d'excellents moyens d'identifier les idées fondamentales. De bonnes indications sur ces dernières peuvent souvent se retrouver dans les publications spécialisées, notamment les classiques d'un domaine. Il est également possible d'envisager une coopération avec les étudiants en vue de développer les idées fondamentales d'un sujet et d'exploiter ainsi leur métaréflexion pour leur propre enseignement.

Solution : la formation informatique doit s'articuler autour de contenus pérennes -- les concepts fondamentaux et les méthodes. Le principe des idées fondamentales représente un instrument qui permet de vérifier le caractère significatif d'un sujet ou d'un fait. Cette vérification fournit des indices importants pour la préparation de la substance et l'organisation du cours.

Mais les idées fondamentales ne se rencontrent pas uniquement en informatique, chaque domaine scientifique se caractérise par des idées fondamentales. L'enseignement des mathématiques à l'université, par exemple, ne se concentre pas en priorité sur les fonctions de la dernière calculatrice, mais explique des idées telles que la déduction et l'induction ou encore la discrétisation.

Même en physique, il existe un large consensus au sujet des connaissances fondamentales les plus importantes. En mécanique, ce sont des approches scientifiques telles que l'expérience, la modélisation, la formulation mathématique et l'interprétation qui sont indiquées et l'enseignement communique les lois de conservation fondamentales de la mécanique, de l'énergie et des impulsions. La deuxième loi de la thermodynamique établit la relation entre les macro-états et les micro-états sous-jacents. Ces sujets occupent depuis toujours une place prépondérante dans l'enseignement. Ce n'est qu'après avoir dressé les bases permettant de comprendre les phénomènes naturels qu'il sera possible d'expliquer des « systèmes physiques » tels que les moteurs ou les centrales nucléaires.

L'accent mis sur les fondements de la physique comme un objet central de l'enseignement a fait ses preuves. Les principes communiqués permettent aux élèves de classifier les nouveaux développements ou les nouvelles connaissances. Le choix d'une substance stable à long terme permet aux enseignants et aux éditeurs de matériel éducatif une analyse et une mise en œuvre approfondies.

Contrairement aux matières traditionnelles, l'informatique en tant que sujet d'enseignement est encore mal établie. Les enseignants ne peuvent généralement pas s'en remettre à une liste exhaustive d'idées fondamentales et n'ont souvent pas d'autre choix que d'identifier eux-mêmes celles qui seront adaptées au public visé dans un domaine précis.

Dans ce contexte des idées fondamentales, nous recommandons la consultation de l'ouvrage The New Turing Omnibus: Sixty-Six Excursions In Computer Science par Dewdney [Dew01]. Ce livre présente des approches simples et motivantes pour différent sujets. Il est à la fois un recueil d'exemples et une source d'idées. Un autre livre à recommander est Computers Ltd.: What They Really Can't Do de David Harel [Har01], une présentation résumée des sujets fondamentaux de l'informatique théorique, de la calculabilité et de la théorie de la complexité.

Nous citerons ci-après sans aucune prétention à l'exhaustivité un certain nombre d'idées fondamentales, avec une description détaillée des trois premières.

Exemple 1 : idée fondamentale pour les formats graphiques : graphiques matriciels et vectoriels

Un graphique matriciel (également appelé graphique en pixels ou Bitmap) mémorise les informations de chaque point (pixel) acquis d'une image. Les graphiques matriciels sont généralement dans l'un des formats BMP, GIF, JPEG, TIFF ou PNG. Un graphique vectoriel décrit une image par des fonctions mathématiques : les vecteurs définissent des droites, des courbes ou des surfaces. Quatre informations sont nécessaires pour mémoriser l'image d'un cercle avec un graphique vectoriel : la position du centre, le diamètre du cercle, la couleur de la ligne circulaire et l'épaisseur du trait. Contrairement aux graphiques matriciels, les graphiques vectoriels peuvent être redimensionnés à volonté sans aucune perte de qualité. Les propriétés des lignes, courbes ou surfaces des graphiques vectoriels sont conservées et peuvent être modifiées postérieurement. Les graphiques vectoriels ne conviennent pas à la représentation de photographies et d'images similaires, car il est quasiment impossible de définir un modèle mathématique de celles-ci (Fig. 8.1)

Fig. 8.1. Différences entre un graphique matriciel et un graphique vectoriel

Fig. 8.1. Différences entre un graphique matriciel et un graphique vectoriel

Nous allons vérifier à l'aide des cinq critères si la distinction entre les graphiques matriciels et vectoriels est effectivement une idée fondamentale.

Critère horizontal
Une idée fondamentale doit être applicable dans divers domaines. Les autres domaines dans lesquels peut être appliquée l'idée des graphiques matriciels et vectoriels ne semblent pas évidents au premier abord. Un argument pourrait être qu'en architecture, par exemple, les modèles sont représentés par des dessins au trait sur des plans ou par des images proches de la réalité. Les dessins des plans correspondent alors aux graphiques vectoriels et les images réalistes aux graphiques matriciels. Mais les formes de représentation en architecture sont trop proches du graphisme proprement dit  ; ce qu'il faut rechercher, ce sont des domaines qui n'ont aucun rapport apparent avec les graphiques. Ceci nécessite une réflexion approfondie sur l'idée fondamentale qui se cache derrière ces deux formats.

Avec les graphiques vectoriels, les objets géométriques sont décrits par des objets élémentaires comme des lignes ou des cercles. Les graphiques matriciels sont décomposés en pixels. La description des objets en utilisant une série d'objets standard simples ou par une description détaillée des différentes composantes de l'objet se rencontre très régulièrement dans la vie quotidienne. Les instructions pour assembler une armoire de chez IKEA, par exemple, font référence à des « objets élémentaires » tels que les parois latérales ou la porte de gauche. La nomenclature de l'armoire contient des indications telles que le nombre de vis d'une taille donnée.

Critère vertical
Une idée fondamentale doit pouvoir être démontrée à chaque niveau intellectuel. Il est en fait très facile de vérifier si le critère vertical est rempli. Il suffit de savoir si l'idée fondamentale d'un concept pourrait être expliquée à un enfant, ce qui est extrêmement simple à réaliser dans le cas de la différenciation entre les graphiques matriciels et vectoriels : un enfant connaît les graphiques matriciels sous la forme de pions de couleur formant une mosaïque. Les graphiques vectoriels sont quant à eux des jeux consistant à relier d'un trait des numéros pour former des séries de polygones (Fig. 8.2).

Fig. 8.2 Les graphiques matriciels et vectoriels expliqués auxenfants

Fig. 8.2 Les graphiques matriciels et vectoriels expliqués aux enfants

Les réflexions relatives au critère vertical révèlent la valeur que lui accorde l'enseignant : l'explication adressée aux enfants mène directement aux avantages et aux inconvénients des deux formats. Les images au format matriciel occupent plus de place en mémoire que les graphiques vectoriels et ne peuvent pas être agrandies ou réduites facilement. Au contraire, les graphiques vectoriels occupent très peu de place en mémoire et peuvent être redimensionnés presque à volonté.

Critère de temps
Une idée fondamentale doit avoir été valable dix ans auparavant et devra toujours être pertinente dans dix ans. C'est le cas de notre exemple. L'architecture utilise depuis longtemps déjà des plans au trait qui peuvent être décrits comme des graphiques vectoriels. En art, il existe le style appelé pointillisme (ou néo-impressionnisme) qui a connu son heure de gloire avec des peintres tels que Georges Seurat et Camille Pissarro. Le pointillisme se caractérise par des dessins constitués de petits points de couleur individuels, parfait exemple d'image matricielle. En informatique aussi, ces deux formats graphiques ont une longue tradition.

Critère de sens
Une idée fondamentale doit être pertinente dans le monde des étudiants. Elle doit être claire, ce qui justifie la confrontation avec les faits pour les étudiants. L'avantage est évident dans notre exemple : l'utilisateur d'un ordinateur rencontre régulièrement les deux formats graphiques. Les appareils photo numériques et les scanners produisent des graphiques matriciels, les programmes d'illustration des graphiques vectoriels.

Critère de représentation
Une idée fondamentale peut généralement être comprise de manière énactive par une action positive, visualisée sous forme iconique et décrite symboliquement sous une forme compacte. Les représentations énactives sont parfois difficiles à trouver, mais sont très utiles car elles fournissent de bonnes analogies. Des indications de représentations énactives sont mentionnées dans le critère vertical pour les graphiques matriciels et vectoriels.

Exemple 2 : limitation d'une recherche à un sous-ensemble à l'aide de métadonnées

Lors d'une recherche sur Internet, il est souvent utile de réduire tout d'abord à un sous-ensemble le volume incalculable de documents proposés à la sélection sur la base de critères (métadonnées) d'ordre supérieur. La recherche peut se restreindre aux documents dans une certaines langue, à un type de fichier donné ou encore aux documents d'un site Web bien précis. Pour rechercher les universités françaises possédant un département de robotique, par exemple, il convient de limiter la recherche aux domaines se terminant par .fr. La recherche proprement dite ne sera effectuée que sur ce sous-ensemble (Fig. 8.3). Nous allons maintenant vérifier si la restriction de la recherche à un sous-ensemble peut être considérée comme une idée fondamentale :

critère horizontal
Prenons un patient qui se présente à un hôpital et se plaint de fortes douleurs aiguës. Nous allons d'abord essayer de localiser la douleur puis d'orienter le patient vers des spécialistes compétents dans le service approprié.

Fig. 8.3. Limitation d'une recherche à un sous-ensemble

Fig. 8.3 Limitation d'une recherche à un sous-ensemble

critère vertical
Si une personne achète une paire de chaussures neuves, elle limite d'abord sa recherche dans le secteur de la chaussure à la pointure désirée, au modèle de chaussure et éventuellement à d'autres critères (métadonnées) comme la couleur, la matière ou le fabricant. L'acheteur potentiel peut ensuite affiner son choix parmi la gamme de chaussures présentée.

critère de temps
La restriction à un sous-ensemble correspond à l'utilisation d'un filtre. Les techniques de filtrage interviennent depuis longtemps dans de nombreux domaines. Les filtres sont également utilisés en informatique, par exemple le filtrage des fichiers au niveau du système d'exploitation ou, plus généralement, un filtre textuel.

critère de sens
L'avantage de la limitation à un sous-ensemble spécifique est évident : au lieu de rechercher une aiguille dans une botte de foin, la recherche est orientée dans la partie pertinente de la botte.

critère de représentation
La restriction d'une recherche à un sous-ensemble peut être illustrée par la recherche d'une pièce précise d'un puzzle qui en compte un très grand nombre. Suivant que la pièce recherchée fait partie du contour ou de l'horizon, seules seront examinées les pièces du bord ou celles ayant la couleur bleue du ciel.

Exemple 3 : diviser pour régner comme principe algorithmique fondamental

Diviser pour régner (Divide and Conquer) est l'une des idées fondamentales les plus importantes de l'informatique. Ainsi, un problème complexe sera tout d'abord divisé en problèmes plus petits et plus faciles à résoudre. Ces petits problèmes sont alors résolus et les solutions partielles sont finalement assemblées en une solution globale. Le principe de diviser pour régner intervient dans de nombreux domaines : dans les bases de données, en développement de logiciel ou dans la conception d'algorithmes. L'application répétitive de ce principe conduit à la récurrence, autre idée fondamentale de l'informatique.

Saisie
1ère division (avec Ø)
2ème division (avec Ø)
1er assemblage
2ème assemblage
3ème assemblage
Résultat

Fig. 8.4 Illustration du principe de « Diviser pour régner » avec l'exemple de l'algorithme de tri Quicksort

La vérification des cinq critères se résume à ce qui suit :

critère horizontal
Le principe « Diviser pour régner » régit le monde, cette méthode a fait ses preuves en politique depuis Caius Julius César. Quiconque veut déléguer des tâches dans la vie quotidienne sera immanquablement amené à diviser le travail en opérations plus simples.

critère vertical
Diviser pour régner s'applique dès la maternelle : essayez d'imaginer les 250 enfants d'une commune regroupés dans une seule et même salle de classe !

critère de temps
Nous pouvons saluer la politique « Divide et impera » de César.

critère de sens
Une surcharge de travail est l'annonce de l'application du principe « Diviser pour régner ».

critère de représentation
Il est très facile d'illustrer le principe « Diviser pour régner », par exemple par une approche méthodique dans la réalisation d'un puzzle.

Exemple 4 : 5x3 idées fondamentales

Les 15 idées fondamentales suivantes sont simplement des exemples et ne se veulent aucunement exhaustives. La structure est définie en fonction du public visé et d'après une subdivision possible de l'informatique en cinq domaines, présentée par Peter Denning [Den03].

Utilisateur de TIC Technicien en informatique Ingénieur informaticien
Calcul Qu’est-ce qu’un programme ? Logique déclarative booléenne Machines de Turing
Communication Communication synchrone et asynchrone Codes correcteurs d’erreurs Théorème d’échantillonnage de Shannon
Coordination Gestion des versions Organisation des opérations Ressources communes
Automatisation Techniques de filtrage Équilibrage des charges Algorithmes génétiques
Mémorisation Index d’un moteur de recherche Mémoire temporaire Métadonnées

Nous indiquons pour chaque idée fondamentale quelques mots-clés en rapport avec le contenu et démontrons pourquoi et dans quel contexte l'idée fondamentale est importante pour le public concerné.

Calcul

Qu'est-ce qu'un programme ?
Les utilisateurs doivent avoir une idée de ce qu'est effectivement un programme. Un programme peut être défini comme une spécification statique de processus dynamiques. Cette définition est toutefois beaucoup trop abstraite pour qu'un utilisateur puisse l'exploiter, alors que l'idée qu'elle recèle peut être illustrée au moyen d'exemples simples.

Logique déclarative booléenne
La logique intervient dans de nombreux domaines : interrogation des bases de données, programmation ou encore configuration des règles de filtres anti-spam ou de pare-feu. Par conséquent, les techniciens en informatique doivent connaître les principes de base de la logique déclarative booléenne.

Machines de Turing
Les déclarations sur la calculabilité ou la complexité se réfèrent à un modèle mathématique précis qui définit les données et les opérations autorisées. Les machines de Turing, les fonctions récurrentes ou le calcul Lambda sont des exemples de ces modèles mathématiques. Un informaticien diplômé d'une université doit être familiarisé avec ces principes théoriques.

Communication

Communication synchrone et asynchrone
Les utilisateurs sont aujourd'hui confrontés à une multitude de moyens de communication : e-mail, SMS, Chat, forums, RSS et Podcasts pour ne citer que quelques exemples. L'utilisation de l'outil adéquat à bon escient présuppose la compréhension des principes fondamentaux de la communication comme les différences entre la communication synchrone et asynchrone ou encore entre les services d'émission et de collecte.

Codes correcteurs d'erreurs
Lors de la transmission de données, le récepteur reçoit fréquemment des données erronées en raison de canaux de transmission défectueux. Les techniciens en informatique doivent comprendre comment définir les codes de détection et de correction d'erreur en ajoutant de la redondance.

Théorème d'échantillonnage de Shannon
De nombreuses technologies s'articulent autour de la conversion de signaux analogiques en signaux numériques et inversement. Les informaticiens doivent savoir comment reconstruire et interpoler des fonctions à partir de valeurs échantillonnées et avoir une idée sur la relation entre l'échantillonnage et le spectre.

Coordination

Contrôle de la version
L'utilisation d'un système de contrôle de version se justifie dès que plusieurs personnes travaillent ensemble sur un même document. Les utilisateurs sont déjà confrontés aux avantages et aux inconvénients de ces systèmes en utilisant le mode Suivi des modifications dans MS Word. Il est donc utile de comprendre les problèmes courants rencontrés avec des processus exécutés en parallèle.

Organisation des opérations
Les services d'assistance informatique doivent souvent planifier des opérations avec un temps d'exécution critique, par exemple lors du remplacement d'un serveur ou d'une infrastructure de réseau. Les principes fondamentaux de l'ordonnancement et de la gestion des opérations s'avèrent très utiles pour de telles tâches.

Accès contrôlé aux ressources communes
La société a mis en place des mécanismes de contrôle centraux partout où peuvent se produire des problèmes de synchronisation. Ces mécanismes jouent un rôle important dans les protocoles de communication ou lors de la programmation de processus concurrents et font donc partie des connaissances de tout informaticien.

Automatisation

Techniques de filtrage
Dans de nombreux programmes, les utilisateurs ont la possibilité de définir des filtres : filtre anti-spam, filtre de recherche de certains fichiers ou filtre dans une feuille de calcul. Mais en l'absence de connaissance des principes de définition des filtres, les solutions de filtrage s'avèrent souvent inefficaces, voire contre-productives.

Équilibrage des charges
La surveillance du taux d'utilisation des ressources fait également partie des tâches des services d'assistance informatique dans le domaine des réseaux. Les connaissances relatives à l'équilibrage des charges et à l'ordonnancement permettent au spécialiste des réseaux de gérer plus efficacement ces ressources.

Algorithmes génétiques
La technique s'appuie souvent sur des procédés utilisés par la nature pour une résolution presque optimale de nombreux problèmes. Quelques exemples issus de l'informatique sont les algorithmes génétiques, la logique floue ou les réseaux neuronaux. Les informaticiens ont besoin de connaître certains de ces procédés d'optimisation.

Mémorisation

Index d'un moteur de recherche
L'utilisation rationnelle et efficace des moteurs de recherche sur l'Internet semble à priori d'une simplicité enfantine. Mais la compréhension élémentaire du mode de fonctionnement d'un moteur de recherche, par exemple du processus d'indexation et de normalisation des documents texte, reste incontournable pour ne pas en limiter inutilement l'efficacité.

Mémoire temporaire
Les stocks ou réserves temporaires font partie de notre quotidien. Les outils utilisés le plus fréquemment tels que le marteau ou le tournevis sont rangés dans l'appartement, pas au garage. Les services d'assistance informatique doivent comprendre les principes généraux de la mise en cache et des serveurs proxy et connaître leurs principaux domaines d'application en informatique.

Métadonnées
L'acquisition de données sur des données est un principe fondamental présent dans les systèmes d'exploitation, les bases de données ou l'architecture des grands sites Web. Les ingénieurs en informatique doivent posséder des connaissances approfondies sur les métadonnées et connaître les différences entre les métadonnées normalisées et non normalisées ou encore entre les thésaurus contrôlés et non contrôlés.